Federico Napoli est critique d’art à Florence notamment pour la chaine de télévision TOSCANA TV
MARECHAL ET SES FERMENTATIONS
En regardant les œuvres de Jacki Maréchal, on peut évoquer les poèmes du Français Francis Ponge, en particulier l'œuvre qui s'intitule "L'œillet", peut-être justement, en raison de cette expression raréfiée qui va jusqu'à l'abstraction, commune aux deux auteurs, et qui devient ensuite, chez tous deux, une grande leçon de style. De plus, la peinture chez J. Maréchal est affinée par une recherche expressive continuelle, qui révèle une attitude précise par rapport au monde environnant et qui se concrétise en un authentique et caractéristique échafaudage, d'ordre hiérarchique, entre les diverses formes reproduites sur la toile : là, les espaces géométriques reproduits par le seul usage de l'empâtement des couleurs tendent à délimiter les emplacements principaux, le stimulus central, pour ensuite s'articuler entre eux et se mettre en relation avec les autres parties représentées. La participation émotive de l'auteur se révèle dans la force tactile qui apparaît – avec insistance – sur les surfaces du tableau, non seulement dans les passages incisifs et les coups de griffes dans la pâte picturale qui confessent à la fois l'usage et la présence pas uniquement d'un langage graphique, mais aussi d'une écriture authentique et personnelle, en tant que fruit d'une recherche planifiée, d'un langage expressif. Pourtant, chez Jacki Maréchal, bien que nous soyons en présence d'une recherche programmée, nous nous trouvons devant une peinture qui interprète bien la libre créativité de l'auteur, lequel, d'une part, atteint continuellement à une composition picturale intellectuelle et contrôlée, capable de catalyser sa propre créativité et, d'autre part, en se tournant vers une expressivité ouverte, a promptement prise sur l'observateur, en un sens – rarement présent chez d'autres auteurs – sincèrement populaire.
Federico Napoli,
Florence, Juillet 2006